Fidèle à ses idéaux et à ses engagements, Claire nous dévoile une partie de notre histoire… engloutie. Basés sur des faits réels, des témoignages authentiques, voici que remonte en surface le quotidien de ces paysans, pêcheurs et passeurs dans les gorges de la Loire, avant la construction du barrage de Villerest. C’est également la vie de “la Marthe”, cette humble paysanne de Jœuvres à Saint-Maurice-sur-Loire qui nous est contée avec tendresse. Claire, selon son habitude, fait resurgir aussi la grande histoire, celle parfois qu’on préfère oublier, plongeant le lecteur au cœur de la vie des gens : Vie rude sur ces terres arides, ouvriers des papeteries, hardiesse et ruse des braconniers, des chasseurs, les gamins qui se rendaient à l’école en barque, drames et joies de ces habitants qui vivaient en parfaite harmonie avec leur fleuve : la Loire. Avec tout l’amour que Claire porte à ses racines, elle dépeint sans jamais juger les tableaux du quotidien des ruraux, fussent-ils cocasses, tristes, en tout cas toujours véridiques… Le talentueux Paul Perrève l’a si bien écrit dans la préface : « … et c’est ainsi que notre Claire Van-Kinh enclenche la machine à remonter le temps, offrant au lecteur une autre page d’histoire qui va assurer la célébrité des lieux… »
"Le berger qui garde son troupeau sous les étoiles, s’il se sent bien, est aussi un bâtisseur d’empire.”
Saint-Exupéry
–Tu seras un homme, mon fils, quand tu sauras affûter la lame de la faucheuse. Regarde. Mon vieux sortit la meule. Je tournais la manivelle. D’un geste lent et précis, les dents de la barre de coupe glissaient sur la pierre mouillée et renvoyaient des éclairs brillants sous le soleil de juin. C’était un jour… il y a bien longtemps. Je m’en souviens. Mon père redressait fièrement sa tête coiffée de la traditionnelle casquette. Le pré pentu attendait que le tracteur, un Zétor rouge, vienne le tondre à ras. Il n’en était pas peu fier, mon vieux, de ce tracteur acheté d’occasion à un jeune agriculteur qui voulait se moderniser et s’offrir le dernier sorti. Plus cher. Forcément. Mais pour nous, il suffisait amplement. Qu’aurait-il fait, d’ailleurs, d’un engin plus conséquent ? La Loire coulait à pic, juste en contrebas, il fallait rester très prudent. Oui, je m’en souviens… Et aujourd’hui, ils ont “lâché le barrage”. Son niveau arrive au plus bas. Je passe par-là… histoire de revoir les éboulis de notre maison. Elle est là, piquée dans un amas de pierres tout juste sorties des eaux. Les bulldozers n’ont eu aucune pitié. Toute tordue, elle dresse encore ses quelques dents rouillées, comme un ultime cri de détresse. Comme si elle voulait dire : «Souviens-toi de moi ! J’ai tant travaillé pour toi, pour ta famille. Regarde ce qu’ils ont fait de moi…»
Ses yeux s’aventurèrent par-delà les coteaux arides, grillés par le soleil qui déclinait. La vieille tour du village médiéval se dressait, semblant défier, par son insolente majesté, le temps et les hommes, sur un ciel chargé d’étranges nuées rougeoyantes. Accrochée au flanc de la colline, au détour d’un sentier abrupt et tortueux, telle une perle incrustée au milieu de ce décor bucolique, une maisonnette en pierres au toit recouvert de tuiles rouges dominait le fleuve vrombissant à quelques dizaines de mètres en contrebas. Trois piles massives qu’érodait depuis la nuit des temps la folle déclivité de son lit se dressaient fièrement. Les flots impétueux de la Loire se brisaient contre ces vestiges rescapés du pont qui enjambait les gorges. La jeune Marthe découvrait ce magnifique paysage sans mot dire. Elle le contemplait, le visage exposé aux derniers rayons, ses cheveux bruns caressés par la brise de cette fin d’été 1935. Tout à coup, elle ferma ses yeux d’un bleu superbe et se laissa bercer par la douceur ambiante. Des soupirs montaient du tréfonds de son être. Rêvait-elle ? Le bonheur lui souriait-il enfin ? Elle qui, malgré ses dix-huit ans, avait déjà tant souffert ! Du haut de la colline de Jœuvres, elle admirait, face à elle, sur l’autre rive, ce panorama grandiose. Elle s’imprégnait du charme de ce lieu ouvert sur l’infini, bien décidée à tirer un trait sur son passé. Elle était heureuse. Tout simplement. Une main, un tantinet gauche, se posa sur son épaule, l’arrachant à sa contemplation. Surprise, elle sursauta légèrement. Cet homme, à ses côtés, son futur époux, la regardait avec amour. – Vous… Vous êtes très belle, hasarda-t-il malhabilement. Le murmure de l’eau s’élevait du ravin et chantait à son oreille. Elle en devinait le parcours : tour à tour se brisant contre les parois abruptes, contournant les écueils avant de bondir de roche en roche jusqu’à se perdre en aval dans un tourbillon fracassant au pied d’une chute de plus de trois mètres, au lieu-dit : Le Saut-du-Perron. La jeune femme ne répondit pas, mais la sérénité évidente de son état d’âme en disait long… Elle le considéra quelques instants, silencieuse. Ces mots maladroitement échappés lui procuraient tant de ravissement qu’elle ne put s’empêcher de sourire. Face à elle, le soleil couronnait d’un diadème orangé la vieille tour et le pan de mur des remparts, seuls vestiges d’un passé seigneurial, la belle église romane et les maisons posées là, au sommet de la falaise. Marthe s’amusait à deviner, à travers les rais de lumière qui filtraient des fenêtres, des existences heureuses. Le jour déclinait et semblait enrichir davantage l’intense félicité des lieux. Le vent se levait, offrant à son compagnon le plaisir de deviner sous sa robe sombre, toute simple, les formes avantageuses de son corps. – Vous serez bientôt ma femme, lui dit-il. Puis balayant les alentours d’un geste large, il ajouta fièrement : voyez, toutes ces terres qui descendent jusqu’à la Loire, c’est tout ça mien. C’est à ma famille depuis plusieurs générations. Était-ce un reliquat de méfiance emprisonné dans son subconscient ou son bon sens inné de brave paysanne qui ressurgissait tout à coup ? Elle rétorqua : – Mais qu’est-ce qui peut pousser sur ces pentes? Y a qu’ d’ rochers, d’ cailloux et c’est tout brûlé par l’ soleil. À croire qu’il pleut jamais dans votre contrée ! Je vois qu’ d’ restants d’ serpolet tout rabougri et d’ crottes de lapins…
Était-ce vrai ce bruit qui se colportait à la vitesse du vent ? Vent de tempête. Dans les villages alentour, on ne parlait que de cette nouvelle, tombée comme une bombe. Non, la construction du barrage n’était plus une utopie. Voilà ce que titraient en gros caractères tous les journaux de cette année 1973. Les radios se faisaient l’écho de cette décision. En haut lieu, des têtes pensantes venaient d’éteindre le calumet de la paix et déterrer la hache de guerre, et pendant ce temps, en 1974, des délibérations visaient à associer les deux communes: Saint-Jean-Le-Puy et Saint-Maurice-sur-Loire. Ainsi donc les Loups, surnom des habitants de Saint-Jean-le-Puy, épousèrent-ils en noces administratives les Escargots, c’est-à-dire les gens de Saint-Maurice. Plus question de ravitailler Paris en eau. Maintenant il s’agissait, sous un couvert plus ou moins fallacieux, d’écrêter les crues dévastatrices. Ecrêtement de crues ! Mon œil. Que nenni. En partie, oui. Dérisoire argument, juste pour fermer le bec à d’éventuelles polémiques. Soutien des étiages. Nouvelle allégation sur le plateau de la balance. Elle penchait méchamment du mauvais côté pour nos habitants des gorges. En fait, la vraie motivation se trouvait au centre des réacteurs nucléaires de toutes les centrales situées en bordure de Loire. Le gros enjeu se situait tout simplement au cœur des centrales. Il fallait beaucoup d’eau pour assurer le refroidissement des réacteurs et donc, la… sécurité. La première à bénéficier des bienfaits du fleuve se situait à Belleville-sur-Loire, vers le bec d’Allier. Les magnifiques châteaux n’avaient qu’à bien se tenir. Leurs majestueuses façades se mirant dans l’onde devraient-elles partager leur panache cinq fois centenaire avec des édifices en béton crachant une fumée blanche ? À chaque époque, ses folies. Certains élus, mégalos à leurs heures, n’hésitaient pas non plus à envisager d’insidieux projets d’aménagement global de la Loire. Ainsi du côté de Tours la domestication des eaux pourrait aboutir à un investissement très lucratif. Obtenir que la Loire devienne une vaste étendue plate permettrait la création d’une cité, véritable capitale régionale. Peu importait ce qu’il en coûtait en amont. Au cœur de la tourmente, des petits paysans, quelques vieilles baraques, de maigres cheptels, des terres ingrates, des vipères et des couleuvres. Pas grand-chose à mettre dans l’escarcelle de la contestation…
Tout un chacun avait repris ses activités, comme si de rien n’était, depuis bien longtemps. Certes, on en parlait dans les chaumières, mais que voulez-vous… Personne ne savait ni ne pouvait changer le cours des événements, si dramatiques soient-ils. Deux ans plus tard, la rumeur circulait. À demi-mot, on annonçait le décès de Pierre Boulet, victime des mauvais traitements endurés au bagne. – Paraît que… Y en a qui disent que… Savez-vous si c’est vrai ? Bien fait pour lui… Il a que ce qu’il méritait…Ça f’ra une ordure de moins sur la terre… Une bouche inutile à nourrir… C’est qu’ils nous coûtent cher toutes ces saloperies… Si on lui avait coupé la tête, on n’en parlerait plus… Poulala ! que de discours pour des moins que rien… Rapidement, une autre préoccupation, et pas des moindres, hanta leur esprit. Un projet. Il leur paraissait si épouvantable, si irréalisable, tout bonnement si inhumain qu’ils ne pouvaient, en bonne intelligence, le considérer comme viable. Non. Impensable. Plusieurs fois, par le passé, ils avaient tremblé à cette idée. Déjà, leurs parents doutaient. Ils ne s’en souvenaient que trop bien. Lorsque le soir, à la veillée, le cœur gros, les anciens en soufflaient quelques mots entre deux aspirations de leurs bouffardes, comme si des chimères éborgnées les hantaient, mais, sans s’appesantir outre mesure… Dans les fermes, on ne pleurnichait pas sur son sort. Si triste fût-il. Ni larmes, ni jérémiades, seules armes dérisoires du vaincu. Question d’habitude. Lorsque trop sombres devenaient ses pensées, il se levait de sa chaise, ce vieux-là, tapait sa pipe dans l’âtre, réajustait sa culotte en gros velours, posait sa casquette sur le dossier de la chaise, jetait un coup d’œil à l’horloge et sans mot dire allait se coucher en traînant les pieds. Comme on traîne sa misère, cette houppelande qui fait se voûter le dos des pauvres gens. Mais, à cette époque, de toute évidence, les personnes qui détenaient le pouvoir abrogèrent cette décision. Cette fois encore, il se trouverait forcément une tête pensante qui se soucierait de leur sort. Ah ce projet ! Cet odieux et effroyable projet ! Voilà que depuis quelque temps, on en reparlait en haut-lieu. Mais, eux, les pauvres bougres, braves petits cultivateurs vivant chichement sur leurs lopins de terre ingrate… eux qui survivaient grâce à la pêche, à la chasse, au travail pour certains à l’usine des papeteries… eux dont le bon sens prévalait sur les enjeux économiques et stratégiques… eux dont personne ne se souciait… eux qui ne demandaient rien, seulement qu’on leur foute la paix dans leurs vieilles maisons en pierres construites par leurs aïeux… oui eux…voilà qu’on leur reparlait de la construction d’un barrage… Pourquoi ? Mais voyons, ma p’tite dame, il faut sortir de vos patuches… Le monde évolue. Le monde bouge. C’est l’avenir de tout un peuple qui se joue-là pour deux bonnes raisons : réguler le débit de la Loire, première évidence. Il est vrai que ses crues dévastatrices ont causé d’énormes dégâts par le passé, et même récemment d’ailleurs. Ensuite, un véritable défi à relever, tout aussi prioritaire, ravitailler Paris en eau. Les besoins en eau des Parisiens devenaient faramineux, et la capitale risquait une pénurie, paraît-il. Ce barrage dont il était question depuis la fin du XIXe, projet plus ou moins abandonné, puis repris, semblait vouloir aboutir cette fois-ci. Alors, ils se persuadaient qu’une telle horreur ne pourrait se réaliser. Comment ? Comment des intellectuels, des savants en somme, auraient-ils pu convenir d’un tel massacre ? Car il s’agissait bien d’un incontestable massacre. Les magnifiques gorges de la Loire admirées par les touristes de toute la France… noyées à tout jamais ? Leurs maisons, leurs pâturages… engloutis à tout jamais ? Leur travail, leur pêche, leur chasse, leur vie… quoi… anéantis à tout jamais ? La destinée de ces familles face à l’ogre économique. Les sabots contre les chaussures vernies. Les colletins (veste en coton bleu que portaient les paysans) contre les costumes-cravates. Leurs grosses paluches tannées, burinées aux ongles noirs contre les mains blanches et lisses des bureaucrates. Les péquenots contre l’élite parisienne. Le bon sens terrien contre l’intelligentsia. Oui, mais tout de même, ce sont des personnes, avec une histoire… la leur… Ils étaient nés dans cette vieille bicoque. Elle leur appartenait, et ne vous en déplaise, ils l’aimaient. Que deviendraient-ils, loin de leur Loire chérie ? Oh ! Bien sûr, un dédommagement pécuniaire, en guise d’une équitable conciliation, leur ferait fermer leur clapet. Ben voyons ! Piètre consolation. – Vous serez logés dans des appartements grand confort, avec salle de bains, eau chaude sur l’évier, et tout, et tout… Faut pas vous plaindre. On peut quand même pas vous donner du neuf pour du vieux. Mais qu’en avaient-ils à foutre de leurs fichues salles de bains ! Ils se lavaient sur la pierre d’évier, dans un baquet, ce qui leur convenait fort bien. Messieurs les commanditaires, ils n’ont que faire de votre pitié, ce n’est pas d’argent dont ils ont besoin, mais de travail. Un paysan, c’est fier, oui monsieur. Parfaitement. Sa terre, il la cultive avec amour. Ce n’est pas une machine, elle donne ce qu’elle veut, la terre. Il faut l’aimer, la travailler, et vous… avec vos “bulls”, vos engins, vous voulez l’engloutir sous une masse d’eau stagnante. Allons donc ! Cela ne peut se réaliser. En amont, près de Saint-Etienne, à Grangent, un projet du même acabit était lancé. Mais enfin, que veulent-ils faire de toute cette eau ? Les hommes seraient-ils devenus fous ? Sans compter les risques encourus. Des barrages à la porte de grandes villes ! Et le jour où une bombe tombera dessus, hein ! Parce que, des guerres, il y en a eu, et il y en aura encore, même si, soi-disant, celle qu’ils venaient de subir était la der des ders. Tu parles. Ce serait bien méconnaître la race humaine, et surtout la surestimer !
La Loire, ce si beau fleuve poissonneux, gracieuseté de la nature, oui, mais également barrière naturelle, les tenait éloignés de tout. Pensez donc, pour se rendre au village de Saint-Maurice, distant d’un jet de pierre, il fallait soit traverser en barque, soit faire une vingtaine de kilomètres à pied ou à vélo. Chaque paysan possédait sa barque et l’amarrait en dessous des piles, ou un peu plus haut, au port. Gare aux intrépides baroudeurs qui osaient s’aventurer trop en aval, principalement par temps de crue ! Le courant les faisait dériver et malheur à l’embarcation qui devait affronter le Saut-du-Perron ! Car, comme son nom l’indiquait, vous risquiez de faire une bonne dégringolade. Combien de rambertes – ces bateaux à fond plat ainsi nommés puisque fabriqués à Saint-Rambert – chargés de la houille stéphanoise ainsi que des milliers de tonnes de cailloux du Mont d’Uzor et des gorges de la Loire destinés à la Voie sacrée de Verdun, à jamais tristement illustre, chavirèrent dans cet endroit maudit par les mariniers.
« Grands rochers de la Loire, « Qui vous abordera, « Jamais de sa mémoire « Ne vous oubliera ». (Louis Mercier)
Il fallait une habileté et une maîtrise de soi exemplaires pour arriver à se sortir de ce mauvais pas… Et la Vierge Noire de Vernay, très souvent invoquée, parfois remerciée, occasionnellement insultée, veillait sur ces pauvres bougres en proie à l’impétuosité des flots, voguant vaille que vaille jusqu’au port de Roanne qui enregistrait à cette époque un trafic annuel de 459 300 tonnes le propulsant ainsi au trentième port intérieur français. « Roanne est un entrepôt célèbre dans toute l’Europe. C’est le premier port sur la Loire, fleuve qui offre à la navigation un parcours de plus de cent-soixante-dix lieues, le plus long qui soit en Europe après le Danube. Les bois de sapins qui croissent en abondance aux environs de cette ville, servent à construire des bateaux beaucoup plus légers que tous les autres. Ces bateaux servis par de bons rameurs descendent le fleuve avec une telle rapidité qu’ils semblent voler plutôt que marcher. Souvent les courriers pressés quittent leurs chevaux pour aller plus vite par cette voie.» Relativisons l’enthousiasme des propos de Papire Masson, cet historien originaire de Saint-Germain-Laval qui conforte néanmoins, si besoin était, le rôle capital que jouait le port de Roanne dans l’économie régionale et nationale. Une véritable marine de Loire fit une part belle à la ville. L’activité dans le quartier du port résonnait du maillet des charpentiers affairés à la fabrication de bateaux semblables aux rambertes et nommés, comme il se doit : roannaises. Une cacophonie de cris discordants, des appels des voituriers, des éclats de voix des passagers, des jurons des mariniers s’amplifiait au fil des heures. Ce quartier bouillonnait de vie et d’animation de toutes sortes. Les cafés, les auberges, les hôtels aux enseignes pittoresques telles que La garde de Dieu, Le Coq Hardi, Le Chapeau Rouge, l’inévitable Lion d’Or et La Galère en référence à la chaîne des galériens qui passaient par là et tant d’autres affichaient complet la plupart du temps.
Ces rambertes étaient appelées également Saint-rambertes ou encore sapines, car fabriquées en bois de sapin. Les forêts de La Chapelle-en-Lafaye, situées sur les hauteurs du Forez, fournirent beaucoup de grumes que le bigan, (c’est-à-dire le transporteur) descendait de la montagne grâce à de lourds attelages de bœufs jusqu’aux scieries. Des promeneurs, des touristes aimaient venir contempler ces magnifiques gorges abruptes. Des passeurs leur assuraient des émotions fortes, à une époque où peu de gens savaient nager, n’avaient pas le pied marin et n’étaient jamais montés à bord d’une barque. Alors, il .../...